dimanche 22 février 2009

faute d'adresse

Un précédent message au sujet de la théorie du sujet s'est retrouvé dans un autre de mes blogs. Je vais le refaire pour ici mais au-delà de l'anecdote, cette erreur me fait réfléchir sur les nouveaux dangers qui se multiplient et je ne parle pas "seulement" des problèmes reliés à la question du vol d'identité sur le net, par exemple.

C'est déjà quelque chose et il n'y a pas de protection universelle. On nous parle d'un ver qui infiltrerait un grand nombre d'ordinateurs partout sur la planète, par exemple (et c'est du sérieux!) et qui est jusqu'à maintenant indétectable car sans effets ; on ne sait pas ce qu'a en tête celui ou ceux qui sont à son origine ni quand il frapperont... Ce ver a été baptisé "Storm Worm" en anglais, dans l'appréhension de la joyeuse tempête qui se prépare... peut-être : Ver Tempête.

Mais je vois qu'avec des identités fictives, plurielles, à moins d'être schizophrène à personnalités multiples (et de pouvoir, quelque part, "gérer" ou fonctionner par miracle), tout un chacun peut se générer le genre de problèmes qui étaient auparavant réservés aux menteurs pathologiques et agents secret à double ou triple jeu. Alors, espion de soi-même ? Échapper aux jugements ? Danser avec les fous ?

Déjà au XIXe siècle Nietzsche et Dostoïevski diagnostiquaient dans l'ère du bariolage les personnalités fluctuantes qui allaient faire du problème de la vérité une question de jeux de langage. Wittgenstein releva le fait et nous sommes entrés dans "l'ère du soupçon" qui devait presque autant au climat de la guerre froide qu'à la désintégration du sujet cristallisé. Le perspectivisme annoncé s'était dès lors rendu maître de la place.

Maintenant l'humanité peut s'imaginer de grandes perspectives, le vaste chemin, par exemple, de la conquête de la galaxie, mais continue laborieusement à se tirer dans les pieds. Entre le sujet fait-aux-pattes et la petite marge de manœuvre sartrienne, entre l'arbre et l'écorce, petit ver blanc ou de couleur... faut-il choisir ?

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