vendredi 20 novembre 2009

La seconde naissance

In C'est moi la vérité -Pour une philosophie du christianisme, p. 192

Le christianisme se donne pour but explicite de permettre à l'homme d'assurer son salut. Selon ses intuitions décisives, ce salut consiste pour l'ego à retrouver dans sa propre vie la Vie absolue qui ne cesse de l'engendrer. Dans ce projet général sont impliquées deux démarches. Il s'agit d'abord pour l'ego/homme perdu dans le monde, ne se rpéoccupant que des choses et ne pensant à soi que dans ce rapport aux choses -- "Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour bien des choses... " (Luc 10,11) --, de s'apercevoir au contraire dans sa condition véritable, celle d'un vivant qui ne tient cependant jamais de lui-même sa condition de vivant. L'homme véritable, on l'a assez montré, n'est pas l'individu empirique aperçu dans le monde, c'est le moi transcendantal qui s'éprouve constamment comme vivant, comme cet ego qui mène la vie qui est la sienne sans être jamais a source de cette vie. C'est pouruqoi iil l'éprouve précisément dans cette passivité radicale propre à toute vie qui ne s'apporte pas elle-même en soi. Vivre comme un moi transcendantal vivant, donné à soi dans une vie qui ne se donne pas elle-même à soi, mais qui est donnée à soi dans la donation à soi de la Vie absolue qui est celle de Dieu, telle est la définition chrétienne de l'homme, sa conditions de Fils. Cette condition de l'homme comme Fils est précisément ce qui permet son salut. Que l'homme fasse l'épreuve en lui de cette Vie absolue qui n'a ni commencement ni fin, qu'il coïncide avec elle, et lui non plus, il ne connaîtra pas la mort.

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