jeudi 26 mars 2009

fébrilités

Il y a accélération mais surtout fragmentation de l'expérience. La vie personnelle se détache en plusieurs portions et l'on n'arrive plus à recoller les bouts, on n'arrive plus a en coordonner un ensemble, on n'arrive plus à en produire du sens. Si bien que souvent "on" n'arrive plus à faire proprement et vivre comme une personne. Plusieurs rôles sollicitent et plusieurs visées usurpent à tour de rôle l'usage, l'exercice du poste de pilotage, tant et si bien qu'il y a des morceaux de plan, des tactiques, mais qu'il ne semble plus y avoir manifestation suivie d'une stratégie.

Il se produit une série d'explosions d'images, fragmentations des connaissances, des savoirs, des perceptions en une multiplicités de détails qui ne donnent plus un tableau d'ensemble. L'image du monde se décompose, sans déconstruction, en beaucoup de regards et plus vite, plus radicalement que l'effondrement prévisible de notre monde réel.

La conscience est éclatée, prélude à l'éclatement réel des sociétés ?

Dans l'angoisse la peur reprend le poste de commande et dicte des gestes précipités, des refus, des fermetures. Elle interdit d'élargir la compréhension et mine les leviers de la transformation dans l'agir. Nous sommes alors dans un danger qui provient de toutes parts, se présente sous des formes variées et nous atteint au plus profond. Ce qui devient finalement le plus à risque est la possibilité même d'une âme.

Aucun commentaire: