mercredi 10 juin 2009

phénoménologie

Presque tous les auteurs dont nous avons discuté jusqu'ici ont quelque chose à voir avec le courant principal --quant à nous-- de la philosophie au XXe siècle et qui se nomme phénoménologie.

Historiquement, Edmund Husserl en est le fondateur mais ce type d'approche remonte à souvent très loin dans le passé, disons jusqu'à Platon et aux stoïciens et des auteurs / philosophes importants comme Nietzsche et Hegel, même Marx, par exemple, ne sont pas exempts de racines voire points de contact importants en commun avec ce courant de pensée.

C'est donc dans un esprit d'éclaircissement que nous voulons introduire le travail d'un autre, et non nouvel, auteur qui s'inscrit expressément dans cette mouvance. Il s'agit de Michel Henry.

Celui-ci veut radicaliser le décollage initial de la pensée phénoménologique, s'attache à cerner son "objet" qui est selon lui l'apparaître, un drôle d'objet, donc, qui est fait de la substance même du sujet, dans son oeuvre majeure, L'Essence de la Manifestation, et aussi dans le recueil de la Phénoménologie Matérielle.

Cela sera ici un peu comme notre "Question de Méthode", où il sera temps de discuter de la stratégie d'appréhension des principaux problèmes que nous proposons d'aborder dans la suite des jours et la succession de ces billets.

Dans l'avant-propos à Phénoménologie Matérielle, notre auteur écrit : "C'est paradoxalement la vie qui en soi ne se réfère à rien d'autre, qui fournit le milieu où s'accomplit toute intersubjectivité possible. Et le paradoxe est moins grand qu'il n'y paraît si c'est dans l'épreuve d'une subjectivité radicalement immanente que la vie parvient en soi, s'empare de son être propre."

Dans ce passage, qui rétrospectivement pourrait passer pour l'énoncé du programme au moins implicite qui nous a conduit à choisir notre titre (celui du blog et donc de toute notre entreprise de recherche et réflexions), se détermine un autre départ que privilégient tous ceux, dont Heidegger, qui prétendent initier la rupture phénoménologique par la considération (et la mise en question) de l'être, qui serait plus fondamental et dont dépendrait la vie.

Comment prétendre parler de l'être ou pire encore faire parler l'être s'il est mort et que seulement la vie, une forme de vie peut lui prêter et faire entendre parole, toute parole ? On voit que la première difficulté ici serait d'expliciter l'intuition forte de ce que serait, fondamentalement, la vie dont dépendrait tout apparaître.

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